Les microforêts Miyawaki, une solution pour rafraichir nos villes ?

La Technique d’Afforestation ou de boisement Miyawaki, a été rendue par célèbre par le botaniste japonais Akira Miyawaki dans les années 1970.

Cette approche novatrice implique la plantation dense d’une grande variété d’espèces indigènes sur une petite surface. Elle souhaite ainsi favoriser la croissance rapide et la biodiversité. Les forêts Miyawaki ont l’ambition d’être conçues pour être autosuffisantes et nécessitant le moins d’entretien.

La méthode Miyawaki, considérée comme révolutionnaire, serait inspirée de la notion de « végétation naturelle potentielle » ; un concept conçu et porté par un phytosociologue allemand du nom de Reinhold Tüxen. Les deux hommes se seraient rencontrés dans la station d’étude de la végétation de Stolzenau/Weser dans les années 1950.

La méthode de plantation Miyawaki

La méthode consiste à restaurer un « écosystème forestier » en plantant de jeunes arbres très serrés (3 au m² en moyenne).

En plantant et cultivant rapidement des bosquets denses et diversifiés, cette approche stimule les strates d’une forêt naturelle. Pour maximiser les chances de réussite, elle utilise des espèces indigènes spécifiques à la région dans laquelle la plantation est réalisée.

Source : Toulouse En transition

Critique de la méthode Miyawaki

Cependant, la méthode Miyawaki a également suscité de nombreuses critiques, notamment en Inde. Certains acteurs de la restauration écologique ont remis en cause son efficacité à recréer des environnements naturels et indigènes.

Pour certains le coût est très élevé à la première phase de réalisation(pépinière, préparation du sol, plantations très denses).

Pour d’autres, c’est un concept marketing et ne réponds qu’a peu de faits scientifiques, même si la méthode séduit les collectivités et des habitants. Les preuves et le recul ne sont pas suffisants pour affirmer que ces microforêts urbaines font mieux que les méthodes traditionnelles de restauration de la biodiversité des « forêts primaires ».

Le succès des microforêts

Malgré les critiques, la méthode Miyawaki connaît un succès international, avec de nombreux projets en Asie et partout dans le monde, avec l’ambition de contribuer à la reforestation et à la préservation de la biodiversité.

De nombreuses entreprises japonaises et internationales ont fait grandir sa popularité. Aujourd’hui des projets majeurs sont lancés au Moyen-Orient et en Amérique Latine.

Selon une étude hollandaise de 2018 la plantation à la méthode Miyawaki présenterait en moyenne une biodiversité 18 fois plus élevée que celle des bois environnants. Et selon les types d’essences, le gain en biodiversité était de 2 fois à 162 fois plus important. 

Photo: Dino Kužnik for Sugi.

Les tiny forests en France

En France, une forêt urbaine de 8 000 m² a été plantée en 2021 à Mulhouse. Elle devient une des plus grandes réalisations dans l’Hexagone. Avec 3 arbres au m² et l’équivalent de 25 000 arbres, elle est composée d’une quarantaine d’essences locales.

A Bordeaux, on compte pas moins de 9 microforêts et à Paris, Nantes, Lyon les projets se multiplient.

La Technique d’Afforestation Miyawaki pourrait être une approche prometteuse afin de restaurer rapidement des écosystèmes forestiers diversifiés et denses. Malgré débats et critiques, son potentiel semble de plus en plus attractif pour des villes qui portent de grandes ambitions dans la plantation de leur territoire.

Toutes les solutions nous permettant de recréer des environnements naturels et à promouvoir la biodiversité en ville méritent d’être connues. Et si cette méthode fait des nouvelles plantations une solution contre la déforestation, la lutte contre les îlots de chaleur et le changement climatique, nous devrions être à l’écoute des évolutions de ces microforêts.

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