Alors que 8 français sur 10 trouve qu’il n’y a pas assez de végétal en ville, les micro-implantations florales peuvent être une solution pour participer à la végétalisation de sa ville. Ce sont ces petits espaces de trottoirs, de pas de porte réinvestis par la nature. Vous en avez forcément déjà vu car de plus en plus de villes s’engagent à permettre la création de ces MIFs pour rafraîchir la ville à plus grande échelle. Nous allons voir comment cela fonctionne, quels sont les bienfaits de ces mini-jardins et quels impact ils ont sur la vie sociale des résidents.
Comment végétaliser en bas de son immeuble ?
Plusieurs villes comme Lyon ou Montpellier permettent aux citadins d’arborer et de végétaliser leur devanture de porte grâce à un permis de végétaliser. Il suffit de déposer un dossier à la mairie de sa ville et des agents viendront percer la couche de béton de votre trottoir pour laisser apparaître un rectangle de sol d’environ 50cm par 20cm. On vous fournit alors les végétaux qui se plairont à grimper et décorer votre façade tout en abritant multipliant les services écosystémiques. Ces « trous » dans le béton, on les appelle les MIFs (Micro-Implantations Florales) et ça vous permet de participer au rafraichissement et à la biodiversité de votre ville !
Les plantes, une solution pour la durabilité des villes :
Les plantes et la partie de sol désimperméabilisée permettent d’absorber les eaux de pluie dans le sol et aident ainsi à prévenir les inondations urbaines. En effet, le sol mis à nu et couvert de plantes retrouve en partie ses capacités pédologiques en texture et structure et surtout en capacité de rétention d’eau !
Les MIFs permettent aussi de purifier l’air en limitant les émissions de CO2 urbaines globales. Les plantes comme le lierre peuvent être choisies notamment dans les zones plus polluées par exemple pour leur capacité importante d’assainissement de l’air.
Ces micro-implantations florales constituent un réel habitat pour faire renaître la biodiversité urbaine. Entre pollinisateurs, macrofaune du sol et papillons, ces bouts de jardins urbains maintiennent une faune utile au bon développement du sol et assurent une trame verte dans nos rues.
Certaines plantes plantées dans ces micro implantations florales peuvent aussi devenir imposantes en taille et créer des zones d’ombres précieuses pour créer des ilots de fraîcheur qui se font rares en milieu urbain. Et ces MIFs sont loin d’être anecdotiques car, à Lyon, quand elles sont mises bout à bout, elles constituent environ 9 kilomètres de nature en ville selon Alain Giordano l’ex-adjoint au maire !
Faire pousser le bien-être et le partage entre citadins :
La présence de végétation en milieu urbain joue un rôle crucial dans l’amélioration de la santé mentale et la réduction du stress des habitants. En intégrant des micro-implantations florales (MIFs), cette initiative ne se contente pas d’embellir les espaces urbains ; elle stimule également le renforcement du tissu social. Souvent initiées par de petits groupes de voisins déterminés, ces mini-jardins sur trottoirs créent des lieux authentiques d’échange et de partage au cœur de la ville, enrichissant ainsi la vie communautaire et favorisant un sentiment d’appartenance collective. Pourquoi pas aussi utiliser ces MIFs pour initier les enfants citadins au jardinage !
Quelles plantes à privilégier ?
Voilà quelques exemples de plantes adaptées aux micro-implantations florales que vous pourriez faire pousser devant chez vous :
- La Morelle faux-jasmin (Solanum jasminoides) et sa floraison violette est très propice aux MIFs par son occupation verticale et son esthétisme
- Le jasmin étoilé (Trachelospermum jasminoides) grimpant permet de recouvrir les facades de jolies touches vertes et blanches et de créer un ilot de fraicheur devant sa porte.
- Les plantes aromatiques comme la menthe ou le thym sont utiles pour leur comestibilité et leur parfum agréable
- Le plumbago (Plumbago capensis), plus petit et de croissance rapide, il viendra rapidement colorer d’un bleu pastel votre rue !
Source : Montpellier.fr
Défis et perspectives :
Ces micro implantations florales sont une porte d’entrée pour les citadins qui veulent participer à la végétalisation de leur ville. Cependant, quand les initiatives viennent des copropriétés, elles sont souvent confrontées à des réticences d’autres citadins sceptiques. Il faut aussi que ces initiatives ne se concentrent pas seulement dans des quartiers aisés et piétons mais qu’elles garantissent plutôt une égalité sociale face au bien-être urbain. Dans l’article de Romain Bizeul dans Média Cités, Amélie Deschamps précise qu’elle constate une inégalité sociale dans la répartition des MIFs.
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